#UEMedef11 : Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen

L’Europe, c’est loin. Et pourtant, c’est ici. Mais avouez : combien d’entre vous connaissaient –avant ce billet !- le nom du président du Conseil Européen ? Pourtant, c’est à lui qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy voudraient confier la présidence de la Zone Euro. Une bonne raison de s’y intéresser.

L’intervention d’Herman Van Rompuy aura incontestablement marqué cette université d’été. Premier temps fort, elle fut aussi pour moi un vrai coup de cœur, malgré son aspect très technocratique. Car si sa fonction exige de lui une grande diplomatie, il aura su parsemer son intervention de notes d’humour… et n’aura pas été exempt de quelques légers scuds, que chacun saura décrypter. Tout en livrant sa vision du rôle de l’Europe dans la gestion de la crise, mais aussi au-delà. Une master class vraiment passionnante. En voici le compte-rendu.

Pragmatique, le président du Conseil Européen est d’abord revenu sur le contexte économique des trente dernières années, rappelant à juste titre : « depuis que je suis professionnellement actif, le mot crise ne m’a pas quitté ». Avant d’entrer dans le vif du sujet : la crise, ses implications, et les solutions.

Pour Herman Van Rompuy, il ne sert à rien de se voiler la face. Quoi qu’en dise les adeptes de la démondialisation, l’interdépendance financière mondiale était inévitable. Et histoire que tous les idéologues en mal de 2012 en prennent pour leur grade, il a également précisé la fâcheuse tendance de certains à oublier que « La stabilité monétaire était garantie par l’Euro, qui nous a protégé des dévaluations monétaires ». Grâce à l’Euro, nous avons évité la surenchère monétaire et évité le protectionnisme.

La crise actuelle nous enseigne plusieurs choses. Sur le plan monétaire, d’abord, l’Europe a rencontré un écueil majeur : dans la zone Euro, la politique est restée nationale, alors que la monnaie est utilisée par 350 millions d’européens. L’Europe tente aujourd’hui de dépasser ce manque de convergence, et notamment depuis le 21 juillet dernier.

Mais la crise a aussi mis en exergue les limites du déficit standing au nom de la croissance économique. Nous n’avons pas réagi en restaurant immédiatement en restaurant l’équilibre budgétaire mais de manière croissante. Pour le président du Conseil Européen, on doit passer à une politique de rigueur. Enfin, notre taux de croissance potentiel est trop bas pour être concurrentiel sur le marché mondial. Hors il constitue un élément indispensable pour maintenir notre modèle social, même réformé. Ce constat dressé, on doit tenir compte de nos erreurs.

Comment faire ? Herman Van Rompuy s’amuse de la phrase « pour gouverner mieux, il faut gouverner moins », reconnaissant que ce n’est pas toujours le cas. Il préfère alors citer Paolo Coehlo : « les choses les plus simples sont les plus extraordinaires, et seuls les sages peuvent les voir ». Quelles seraient ces idées simples ? Le président du Conseil européen en liste dix :

  • On peut s’endetter pour investir, pas pour consommer
  • Lorsqu’on s’est trop endetté, on doit aller plus loin et retourner à l’équilibre budgétaire
  • Il faut équilibre entre risque et rendement
  • Les taux de change doivent refléter l’approche économique d’un pays sinon on fausse la concurrence
  • Il doit y avoir équilibre entre rémunération et prestation
  • Il faut être solidaire avec ceux et celles qui prennent leurs responsabilités : responsabilité et solidarité doivent aller de pair, modèle européen
  • On ne peut concevoir une monnaie commune sans politique qui aillent dans la même direction
  • Aucune construction européenne ne peut se faire sans un supplément d’âme, une motivation : l’union fait la force et l’unité dans la diversité
  • L’ennemi de l’idée européenne, de la paix, de la solidarité, est le communisme, le chacun pour soi, le moi d’abord : il faut avoir le sens de l’intérêt général
  • Il faut exécuter ce qu’on a décidé. Détricoter nuit à la crédibilité.

Si ces idées semblent de bon sens, ne prenez pas Herman Van Rompuy pour un bisounours. Son constat sur la gouvernance économique de l’Europe n’est pas tendre. Il n’hésite pas à clamer haut et fort que si l’on avait pratiqué une politique économique rigoureuse et orthodoxe, il n’y aurait pas de crise aujourd’hui. Reste qu’il faut en sortir. Et pour cela, donner du temps à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande.

Face à la crise, l’Europe s’est trouvée dépourvue. Faute d’avoir su anticiper, il a fallu tout inventer, en pleine crise. D’où une certaine lenteur, qui pourrait être interprétée dans l’opinion comme un manque de réactivité. Mais l’Europe manquait d’instruments. Si l’Euro constitue un projet politique et un facteur d’intégration, et en dépit du travail effectué par la Banque Centrale Européenne, la monnaie ne suffit pas : la solution ne peut être uniquement monétaire.

C’est pourquoi, depuis le 21 juillet, l’Europe s’est dotée d’outils permettant de réaliser une véritable surveillance budgétaire, réforme qui sera prochainement soumise au Parlement Européen. Parmi ces outils, le Pacte Euro Plus : les 23 pays signataires s’engagent à réformer leur système de retraites et leur marché de l’emploi. Mais selon le président du Conseil Européen, il est possible d’aller encore plus loin dans l’intégration européenne. Il annonce d’ailleurs qu’il fera en ce sens des propositions concrètes lors du Conseil Européen de mi-octobre. Tout en évacuant habilement une éventuelle question sur les détails, avec pique intégrée à qui-vous-savez : « Contrairement à d’autres, je ne lancerai des nouvelles idées dans les médias : je préfère une diplomatie plus discrète et donc plus efficace ».

Herman Van Rompuy insiste également sur la nécessité de renforcer les institutions de la zone Euro. Déjà, en 2008, Nicolas Sarkozy avait réunis les présidents de la zone Euro, et cette réunion s’était avéré décisive pour la gestion de la crise. Depuis, le président du Conseil Européen a présidé quatre nouveaux sommets, lors de situations exceptionnelles. Il voudrait aller plus loin, et faire que les réunions existent également hors des périodes de tension. Car gouverner, c’est prévoir. En ce sens, il appuie la proposition conjointe d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Proposé par les deux leaders allemand et français, il estime en effet nécessaire l’instauration d’un leadership au lus haut niveau, mais aussi plus de coordination. S’il reste lucide sur la difficulté de parler d’une seule fois avec 17 gouvernements, il lui semble cependant possible de donner le même message. Tout en insistant sur la nécessité de ne pas critiquer les décisions prises. Mais aussi de les mettre en œuvre, ce qui est vital pour la crédibilité de l’Europe. « Tout l’accord, et rien que l’accord du 21 juillet : c’est la priorité des priorités. » A bon entendeur…

Pourtant, le président du Conseil Européen se refuse à accabler la Grèce, et se livre à un édifiant rappel : « La dette grecque est quasiment aussi élevé que celle de la Belgique en 1993 quand j’ai pris les fonctions. On nous a donné du temps ». Herman Van Rompuy insiste sur la nécessité de donner du temps  à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande. L’exemple belge est à ce titre intéressant : en 2011, le déficit public de la Belgique sera ramené à 3,5% du PIB. Presque dans les critères de Maastricht. Et je vous entends déjà dire que les mentalités ne sont pas les mêmes… Rappelez vous du début de cette intervention du président du Conseil Européen : il ne demande pas à ces pays de se laisser aller, mais appelle à la rigueur. Simplement soyons pragmatiques : leur situation ne s’arrangera pas en un jour…

A ce titre, il insiste également sur le risque de se laisser aller à tomber dans un climat d’angoisse : le négativisme permanent dans le discours de certains a un effet paralysant sur les consommateurs, qui pèsent sur la croissance. « Il nous faut la confiance. Je suis convaincu qu’on peut éviter une récession », tempête-t-il.

Dans ces temps difficiles pour l’économie mondiale, la vieille recette doit être la règle : l’intérêt général doit être une préoccupation générale partagée par tous et par toutes, et il est nécessaire de jouer collectif. Ces évidences sont nécessaires à rappeler, faute d’avoir existé par le passé. La zone Euro sortira différente de cette crise… et marquera un pas de plus dans la construction européenne ?

En conclusion, Herman Van Rompuy rappelle que sur le plan monétaire, l’euro restera fort et selon certains, mêmes, une monnaie trop forte. Et dresse le constat connu de tous : sur tous les pans de l’économie, d’autres continents devront s’adapter. Les Etats-Unis devront faire face à leur problème de dette publique, la Chine devra revoir son taux de change, sous évalué, qui crée des tensions monétaires sur son propre territoire. Ces avancées là se feront via la structure du G20.

Pour le président du Conseil Européen, on taxe trop vite cette période comme riche en médiocrité. Hors ce début de siècle se démarque par la percée de la mondialisation, avec ses défis. Qui fait émerger des tentations de populisme. Mais pour lui, l’idée européenne reste la plus généreuse et la plus performante depuis longtemps, et sa foi en l’Europe reste intacte : « on ne décevra pas l’histoire, et les millions d’européens ».

A l’issue de son intervention, Herman Van Rompuy a répondu aux questions posées par la salle. En voici le verbatim !

En France, il y a une polémique sur la règle d’or. Quels conseils donnez vous aux Français

Je ne vais surtout pas m’immiscer dans un débat politique français que je connais bien. Je sais que c’est un débat avec beaucoup de subtilité. Une disposition constitutionnelle a été adoptée en Allemagne, qui donne un déficit maxi de 0,35% en 2016. Il s’agit d’un déficit structurel et non conjoncturel. Le plus important c’est qu’on le fasse. Si la constitution peut aider à ce qu’on le fasse… Constitution ou pas, c’est qu’on arrive, comme le demande le pacte de stabilité à un équilibre budgétaire. Mais je ne suis pas ici pour me  mêler à un débat politique français. La politique française est encore plus subtile que la vie politique belge.

Vous êtes président des 27 pays de l’Union Européenne. Comment voyez vous l’axe franco allemand et comment les autres 25 le voient ? Sur la Belgique, pas de gouvernement, et pourtant le déficit a été sous contrôle. Quel commentaires pouvez vous faire sur cette situation ?

Note : à la fin de l’énoncé de cette question, Laurence Parisot précise, avec un brin d’humour : « ne croyez pas que nous sommes anarchistes ! »

L’axe franco allemand a toujours existé, dès l’Europe des Six. S’il n’y a pas d’accord, l’Europe en souffre car France et Allemagne représentent moitié de la zone euro. Mais elles représentent également deux sensibilités donc si les deux sont d’accord, plus facile de mettre les autres d’accord. Mon rôle est de trouver un accord quand il n’y en a pas, et de préparer le terrain pour cela. Je suis en contact constant avec Berlin et Paris, et la plupart des autres pays. Je recherche le consensus, souvent d’abord avec la France et l’Allemagne. Les autres sont malheureux si pas d’accord, et veulent plus si accord. Je suis habitué des subtilités. Parce qu’il nous faut l’unanimité. Je suis donc partisan d’une bonne entente franco allemande, une condition nécessaire mais pas suffisante.

J’ai cité la phrase « Pour gouverner mieux il faut gouverner moins », mais je ne pensais pas à la Belgique (rires). La Belgique est un pays différent de la France:

  • C’est un état fédéral. 40% des dépenses publiques gérées par provinces.
  • Elle a une très grande culture de concertation sociale : grand rôle des organisations sociales et syndicats, donc des accords restent possible malgré ce qu’il se passe.
  • Il y a un parlement fédéral, ce qui a permis de voter un budget 2011 qui mènera à un déficit de 3,5%, ce qui constitue une grande satisfaction

Aussi, le pays est géré aussi même si chacun attend vite un gouvernement fédéral pour entreprendre les grandes réformes dont le pays a besoin dans le secteur des retraites et du marché du travail.

Elle y parviendra : l’Eurozone et la Belgique sont coriaces !

Les chefs d’entreprises ont l’impression que l’Europe ne se bat pas à armes égales. Comment appliquer le principe de réciprocité entre Europe et partenaires ?

Ce principe de réciprocité est dans le texte. Les anglais préfèrent win win, mutual beneficts.  Quand il y a danger de dumping ou concurrence déloyale, il y a des mesures prises par la Commission Européenne. Les responsabilités sont prises, et pas par principe de réciprocité.

Ce débat porte sur l’ordre international monétaire : les taux de change doivent refléter la santé d’une économie. (ex : Chine). Dans les rencontres de type G20, on doit se saisir de ce thème pour en discuter franchement : il faut faire une réadaptation, qui sera graduelle. Et la Chine a tout intérêt à rectifier le tir : nous en compétitivité, eux en stabilité monétaire à l’intérieur de leur propre pays.

Naturellement, on a besoin  d’une approche diplomatique pour régler ça.

Nous pensons B20/G20. Considérez vous que la représentation européenne au G20 (6/7 personnes) est un atout ou une faiblesse ?

C’est encore plus subtil car je suis là en tant que président, il y a aussi le président de la commission européenne. On a du se battre pour que l’UE puisse être au G20. Le problème n’est pas vraiment qu’il y ait différentes voix, mais est-ce qu’on donne le même message ? Sans une unité d’approche, on s’affaiblit. Donc on prépare le G20 de novembre par le conseil européen d’octobre. Politiquement on le prépare donc à 27 et non juste avec les membres du G20 : avoir un même message est crucial. Même si parfois ça n’a pas été fait, comme lors de la conférence sur le climat à Copenhague.

Oui pour la France !

Il ne reste plus que quelques jours pour faire campagne. C’est le moment de dire aux Français, droit dans les yeux, la réalité sur l’enjeu de ce scrutin. Si nous disons oui, nous ouvrons de grands opportunités à la France. Si nous disons Non, nous nous fermons des portes. L’économie de la France et notre avenir passent par l’Europe. Il est temps d’en prendre conscience, et de le faire savoir.

Que se passera-t-il si le Non l’emporte ? Comme le disait Jean-François Copé mardi dernier, il y aura « à l’évidence pour les mois ou les années qui viennent un climat d’incertitude qui pèsera beaucoup sur les décisions économiques prises par les grands acteurs et notamment les entreprises, mais aussi par les ménages. » Il n’est pas nécessaire d’avoir une boule de cristal pour imaginer que les marchés vont réagir timidement, idem pour les entreprises et les ménages. Par conséquent, on entrera dans une péri od e d’incertitude économique, dans laquelle chaque acteur de la vie économique française attendra de visualiser les conséquences avant de prendre la moindre décision.

Soyons sérieux : si le Non l’emporte, nous ne savons pas exactement ce qu’il se passera. Nous ne pouvons rien prédire. Mais ayons tout de même un peu de bon sens : même sans dramatiser en envisageant le pire, nous pouvons tous reconnaître qu’au mieux, nous perdrons du temps, et cela se compte en années. En confiance vis-à-vis de nos partenaires européens, et dans le monde, car nous perdrons fatalement en crédibilité. Si tel n’était pas le cas, pourquoi nos partenaires européens auraient-ils autant les yeux rivés sur la France, et pourquoi s’investiraient ils autant dans la campagne en faveur du Oui ?

Eux-mêmes le disent : « Il n’y a pas l’ombre d’une chance de rouvrir le processus constitutionnel (…) ou bien il faudra se contenter de beaucoup moins que cela » a déclaré jeudi matin le Chancelier Allemand Gerhard Schröder, ajoutant : « L’idée de l’Europe a vu le jour ici en France. La France a la responsabilité de ne pas laisser tomber les autres Européens. C’est la requête que nous vous adressons aujourd’hui, avec humilité ». Propos à l’unisson du président Polonais, M. Kwasniewski, qui a déclaré : « Nous avons besoin de la France en tant qu’architecte de cette construction européenne ». Nos partenaires européens sont venus à Nancy rappeler une évidence aux Français : on ne peut pas se dire pour l’Europe, et refuser ce texte. Parce que ce projet de Constitution s’inscrit dans la continuité des efforts réalisés depuis 60 ans sur notre continent pour réaliser cet espace d’échange et de paix. A nous de savoir si nous voulons poursuivre l’aventure…

Ce n’est pas par hasard que plus de cent entrepreneurs ont appelé mercredi dernier à voter Oui, estimant que la France « commettrait une grave erreur  en contrariant, pour cause de malaise existentiel », une construction européenne qui représente le « meilleur futur possible. ». Face aux craintes de certains, rappelons que la France représente 6% des échanges mondiaux, dont 60% au sein de l’Union européenne. Au deuxième rang des investisseurs mondiaux après les Etats-Unis, notre pays est la quatrième destination des investissements internationaux créateurs d’emplois et de croissance. Aujourd’hui, la France occupe une place de choix en Europe et dans le monde.

Rappelons un exemple concret parmi tant d’autres : le projet ITER. La France était en concurrence avec le Japon pour accueillir ce réacteur nucléaire nouvelle génération, générateur de milliers d’emplois hautement qualifiés, et véritable manne financière. Aujourd’hui la France devrait accueillir le site d’ITER, malgré le soutien des Etats-Unis au Japon, et grâce aux efforts de l’Europe. Alors bien sûr, ce n’est pas grâce à la Constitution, ce n’est qu’un exemple de l’apport de l’Europe à la France, et du poids de la France en Europe. Car l’Europe a voulu avoir ce réacteur sur son territoire. Et pour ce projet, l’Europe soutient la France. Et demain ?

Allons nous nous replier sur nous-mêmes, et choisir de rester seul, face aux ensembles géants que sont les Etats-Unis, la Chine, et les autres grands pays émergents ?

Allons nous refuser ce projet de Constitution, qui au-delà de nous permettre de rester dans la course mondiale, reconnaît parallèlement les droits des salariés et assure la pérennité de nos services publics ?

Allons nous choisir de poursuivre en tant que grande puissance économique, ou choisir de nous tirer une balle dans le pied, et générer la sinistrose dans notre pays ? Allons nous choisir de rester dans ce peloton de tête, de poursuivre en tant que moteur de l’Europe, de continuer à faire entendre notre voix en Europe et dans le monde ?

« Le 29 mai, c’est un choix historique que nous avons à faire, un choix qui engage chacun d’entre nous. Ne cédons pas à la tentation du repli. Faisons le choix du rayonnement de la France. Portons haut les intérêts des Français. Faisons le choix d’une Europe juste et d’une Europe puissante », a dit le Président de la République Jacques Chirac jeudi dernier, rappelant que « ce qui est en jeu, c’est l’avenir de la France, c’est sa place en Europe, c’est l’avenir de l’Europe ». Nous avons tout à gagner à poursuivre la construction européenne. Il ne reste plus que 6 jours pour décider. Le 29 mai, ce sera nôtre dernier mot : Oui ou … Non.