Un inconnu vous offre des mots (2)

Comme le mois dernier, j’ai checké les mots clés utilisés par les internautes pour parvenir jusqu’à ce blog.

Certains sont assez évidents, d’autres sont plus surprenants. Il est temps maintenant de rendre hommage à la créativité et à la sagacité de mes lecteurs !

Pôle Emploi de merde. Voilà un internaute perspicace ! Logique qu’il soit arrivé chez moi vu que je consacre une rubrique entière au cauchemar des relations entre les chômeurs et leur administration de tutelle. Espérons qu’il aura trouvé au moins de quoi rire. Sinon, courage…

PSG Girl. C’est le nom d’une de mes rubriques, et ça me définit bien. Je précise tout de même aux internautes que je ne suis pas la copine (de) Pastore ni la copine (de) Chantôme, et je n’appartiens pas (encore) à la famille (de) Sirigu. Mais je chasse bien le renard qui se trouve sur la crête blonde de Menez !

Sarkozy sauve l’Europe et le monde entier. Y’a des gens qui tapent ce mot clé ? Par fanatisme ou par cynisme ? Ou alors c’est lui ? Bon, les internautes sont également arrivés ici en tapant Sarkozy aussi grand qu’Obama… pour chercher à savoir par quel effet d’optique les deux présidents avaient d’un coup la même taille lors de leur interview croisée.

Jacques Chirac Ze FML. Que celui qui a frappé ce mot clé se dénonce, que je le félicite ! Effectivement je suis une grande chiraquienne devant l’Eternel, et ma fidélité pour l’ancien président n’a pas de limite.

Au rayon des mots clés liés à mon pseudo, figurent également photos zefml en porte jaretelles. Mais bien sûr… Je vois là la blague d’un lecteur qui aura lu le billet du mois dernier, clin d’œil aux straps de Gameiro. Ou encore Ze FML CGT et là… j’ai pas compris. Mais le meilleur était à venir avec coût de la FML : euh… je ne suis pas à vendre !

Gérer République Solidaire. Hum, bonne question. Mais qui l’a posée ? Un cadre soucieux de savoir comment faire tourner sa fédération ? Un membre du Bureau Politique en mal d’idées pour parvenir à faire décoller la structure ? La question est tellement légitime que ce mois-ci, comme déjà le mois dernier, figure dans les mots clés l’expression Villepin + Inception, mais aussi les doutes de République Solidaire.

Voilà, c’est fini pour novembre. On se retrouve le mois prochain pour le top du mois ET le top de l’année. D’ici là, allez donc jeter un oeil sur les worst of des mots clés chez Fred, à qui j’ai piqué l’idée, et Gilloux99, qui nous a emboîté le pas.

2012 : quelle stratégie pour les blogueurs ?

Ce soir, en checkant mes DM, je suis tombée sur une alerte de Ménilmuche sur la question qui agite les blogueurs politiques en ce moment : comment bloguer la campagne ?

Son billet relaie l’appel de Jegoun, lui-même consécutif à un article de Marc Vasseur sur le même sujet. En débat : faut-il ou non créer un blog collaboratif pour couvrir la campagne ?

Marc Vasseur aimerait que se constitue une plateforme commune, qui permettrait de proposer des angles différents et des positions plus créatives et moins militantes, allant au-delà des clivages partisans.  Il doute cependant que la blogosphère soit capable de se transcender et de faire campagne commune, au-delà du simple commentaire de la petite phrase du jour, et craint le rôle prépondérant que risquent de tenir les médias sur la toile.

Cet écueil existe, certes, mais ce n’est pas le seul. Nicolas Jegoun, de son côté, note le côté fleur au fusil d’une telle démarche… en reprenant des exemples qui lui sont personnels et qui démontrent le peu d’implications des blogueurs dès qu’il s’agit d’être collectifs. Mais surtout, il pointe l’absence de pouvoir des blogueurs, qui quoi qu’il arrive, ne feront pas la campagne : « Même si les blogs politiques étaient lus par 100 000 personnes (par ailleurs toutes politisées et sensibilisés), il resterait au bas mot 44 900 000 électeurs qui ne lisent pas les blogs, soit 99,8%… Même si nous étions lus par 2 millions de personnes, ça ne ferait que 95% de la population électorale ».

Aussi, pour lui, une telle initiative risque d’être chronophage, et de nécessiter une dépense d’énergie et de moyens qu’il sera compliqué de rentabiliser. Voilà pourquoi il lance un appel aux blogueurs :  « Participez aux actions que ne manqueront pas de proposer certains sites de presse à l’occasion des Présidentielles, exigez d’avoir vos billets repris en tant que tels et non pas par un papier écrit par un professionnel et faites des liens vers les billets des copains pour étayer vos propos ». Avec un objectif : que les blogueurs alimentent les sites des médias les plus lus, pour permettre à ces sites de disposer d’un contenu qu’ils sont incapables de produire, et en faire la référence.

Mon expérience de blogueuse politique est très différente de ces trois blogueurs : ils sont tenanciers de blogs installés depuis plusieurs années, et font partie des Left Blogs. Blogueuse de droite, ayant tenu plusieurs blogs pour finalement réunir ici l’ensemble de mes écrits, je suis à leur opposé. Et pourtant, je m’interroge comme eux sur cette campagne. D’autant plus lorsque je vois l’attitude de certains militants, qui persistent à penser que bloguer consiste à copier/coller un argumentaire fourni clef en main par leur parti.

A priori, l’idée de Marc Vasseur peut sembler intéressante. Reste que comme Jegoun, j’ai des doutes sur la faisabilité. J’ai été sollicitée pour participer à deux plateformes collaboratives –Politiko et Le Comptoir, deux blogs que j’apprécie- et à chaque fois, je me suis heurtée aux limites d’un blog créé par d’autres. Pour Politiko, j’ai finalement peu de sujets qui respectent la ligne du site, à savoir titrer sous forme de question. Résultat, je ne publie quasiment jamais chez eux. Pour Le Comptoir, je n’ai tout simplement jamais trouvé de sujet qui puisse correspondre. Parce que le propre du blogueur, c’est la liberté. De ton, de contenu, mais aussi de ligne éditoriale.

Ensuite, les projets collectifs se passent toujours de la même manière. Chacun fait ce qu’il veut, et celui qui gère le site –pour assurer l’unité et la programmation- galère pour le remplir, soit parce qu’il devient un secrétaire de rédaction au service des autres, soit parce qu’il manque de contenu parce que personne n’a pensé à mettre son texte en ligne. C’est vite chiant.

Mais surtout, comme Jegoun, je ne crois pas à la mise en place d’un tel outil, qui coûterait cher, et qui n’aurait pas la renommée qu’on les grands médias sur lesquels vont naturellement cliquer les internautes. Aussi, ce serait un énième support underground dont nous nous refilerions l’adresse entre nous en ayant l’impression d’être les Jim Jarmusch ou Gregg Araki du web. Je me vois mal participer à un tel projet, pour des considérations techniques.

En effet, la rédaction d’un billet prend du temps, mais la gestion du blog ne s’arrête pas là. Il faut encore publier, c’est-à-dire rechercher les iconographies ou autres médias et les liens, puis relayer chaque billet sur les différents réseaux sociaux, histoire d’en assurer la promotion. En ce qui me concerne, cela double facilement le temps de travail par rapport au temps d’écriture. Du coup, toute publication supplémentaire d’un même article est à envisager avec attention.

Enfin, le propre du blogueur est d’écrire. Même si le mythe veut que le blogueur cherche à tout prix à devenir un influent [ndlr : un leader d’opinion qui parvient à convaincre par ses notes], la réalité est toute autre. Lorsque l’on ouvre un blog, c’est avant tout pour le plaisir de publier ses opinions, impressions, anecdotes, … Après, si certains prennent le melon, c’est une autre histoire. Reste qu’à l’ouverture, personne ne cherche vraiment à cartonner. Mais juste à s’exprimer, et apporter son regard sur notre société. Avec le temps, cette bouteille jetée dans l’océan du web s’organise, se thématise, trouve son noyau plus ou moins large de fidèles.

Si certains blogs de mode ou de cuisine sont extrêmement fréquentés, il faut se calmer en ce qui concerne la politique : personne n’est le roi du monde, et aucun d’entre nous n’explose le box-office (surtout pas moi), sinon ces questionnements sur notre positionnement dans la campagne ne seraient pas à l’ordre du jour. Du coup, un excellent billet peut disposer de faibles stats juste parce qu’il n’a pas été assez relayé. D’où l’importance de songer aux relais qui permettent de faire connaître une note. Et au-delà des réseaux sociaux et autres copains blogueurs -quand on en a, perso je ne fais partie d’aucune webring, faute d’être suffisamment connue de mes comparses- se trouve justement la publication sur d’autres supports… qui eux, jouissent d’une forte notoriété.

Forte de toutes ces considérations, je partage l’idée de Jegoun et incite à mon tour les blogueurs politiques à publier leurs écrits sur des supports dotés d’une forte visibilité. J’ai bien dit leurs écrits. Parce que récemment, un copain blogueur m’a raconté avoir été interrogé par une journaliste d’un de ces supports… qui ne comprenait rien à ce qu’il racontait. Il avait alors du tout réécrire tant le projet rédigé ne correspondait pas à sa pensée. Ca n’est pas acceptable. Pour ma part, j’ai publié aujourd’hui mon premier article sur l’un de ces supports, dans de bonnes conditions : les modifications du journaliste ont été à la marge et de l’ordre du secrétariat de rédaction. Nettement mieux.

Aussi, à condition d’être vigilants sur les règles de publication, cette option le meilleur choix qui s’offre à nous. Ces médias nous assure une visibilité que nous n’aurons jamais seuls, et donc un espace élargi pour commenter la campagne présidentielle. Dans le même temps, nous permettons à ces supports de disposer d’un contenu qu’ils n’auraient jamais sans nous, faute d’avoir notre regard si particulier sur le monde qui nous entoure : si un blogueur n’est pas un journaliste, n’oublions jamais qu’un journaliste n’est pas un blogueur. C’est donc un tandem donnant-donnant. Et potentiellement gagnant-gagnant.

Un inconnu vous offre des mots

Dimanche soir, en plein week-end de flemme. Quelques articles en retard, dont le match PSG-Caen d’hier -victoire de Paris 4 à 2 !- et la mise à jour du Carnet de Campagne.

Mais en ce week-end prolongé de la Toussaint pour une partie des travailleurs –bon courage aux autres !- je décide de me laisser un peu vivre. Après tout, vendredi vous avez eu droit à six articles sur le SarkoShow, il faut bien vous laisser le temps de digérer ce gloubiboulga.

C’est alors que je fume tranquillement une Vogue Menthol les doigts de pied en éventail –encore que je devrais vraiment travailler cette pose, mes doigts de pieds ne parvenant pas vraiment à bien se positionner en arc de cercle, preuve que je ne glande pas encore assez– que m’arrive un petit DM sur Twitter. Ma copine Fred évoque son blog.

J’y cours. Pour réaliser, crétine que je suis, qu’elle le tient depuis 4 mois et que je ne le savais pas. Non seulement je ne glande pas assez, mais en plus, je ne twitte plus assez. Ou alors j’ai trop de following, parce qu’à y réfléchir, ça fait un moment que je n’ai plus eu l’occasion de voir passer un tweet de Fred et encore moins de discuter avec elle. Oui elle. Elle s’appelle Fred Michalak, comme l’autre, mais en fille.

J’aime ces moments là. Je suis là toute seule, devant l’écran, et je découvre un nouveau blog. Un design qui s’affiche. Des mots qui défilent. C’est toujours les mêmes gestes. D’abord l’œil gauche, toujours. Okay je dévie en Zidane qui vous vend de la Volvic. Alors que je déteste la Volvic, ça a un arrière-goût qui s’approche de la Contrex ou pire, de l’Hépar. Comme si on avait jeté une pelletée de terre dans chaque bouteille. Alors que l’Evian, ça c’est une bonne eau. Pure comme le glacier qu’elle a traversé pendant quinze ans. Au moins. D’ailleurs comment peut-on dater ? On lui a demandé peut être ? Bref.

Et tout à coup, je tombe sur ce billet sur les mots clefs les plus WTF qu’on tapé les lecteurs pour arriver sur son blog. Il existe en effet, dans nos stats, la liste des mots clefs ou expressions qu’ont tapé les gens pour arriver sur le blog. Si souvent ces mots sont liés au contenu des articles, mais aussi aux dénominations des photos et documents publiés sur le blog, avouons que c’est parfois assez éloigné, carrément marrant, ou complètement flippant. Mais nous autres blogueurs, nous a-do-rons comparer ces bribes de pensées des esprits plus ou moins malades d’une partie de notre lectorat.

Aussi Fred, maintenant que tu as rejoint la grande communauté des blogueurs, tu as gagné le droit de jouer à notre grand jeu : être le point de départ de la chaîne d’articles à partir de ton sujet, sachant que les variations sont autorisées. A mon tour, donc, de me plier à l’exercice, et de vous livrer le worst of des mots clefs du mois d’octobre.

Photos de vieilles bottes. Google est parfois étrange et je me demande comment ces quelques mots ont pu mener ici. Parce qu’il n’y a aucune photo de vieilles bottes sur ce blog. Ni aucun article qui en parle. Parce que je ne suis pas une blogueuse Mode. Et à ce que je sache, pas une vieille botte non plus. Encore que. Je peux encore botter des fesses. Surtout si on associe à vieille, hein.

Porte jarretelles Gameiro. En un mois cette occurrence a tout de même été tapée trois fois. Rien que ça. A croire qu’il y a vraiment des gens qui pensent que Gameiro met des porte-jarretelles… Comme je l’ai déjà expliqué ici, les bandes de couleurs que porte Game Héros pendant les matchs sont tout simplement des straps.

a bouffé la pomme. Sérieusement il y a des gens qui tapent « a bouffé la pomme » dans leur moteur de recherche adoré ??? Mais que cherchent-ils ? Un renseignement sur les ver(t)s ? Une photo d’Eve Angeli ? Parfois je ne comprends pas mes congénères… Et eux n’ont pas du comprendre sur quoi ils sont tombés : j’ai intitulé un article Le crabe a mangé la pomme, référence au cancer qui a emporté Steve Jobs.

inception+villepin. J’avoue avoir adoré cette association d’idée. J’aurais même aimé l’avoir. Parce que Villepin, depuis six mois, c’est vrai que c’est un peu Inception. Le film que tout le monde regarde  -anniversaire de son parti, verdict de Clearstream, démission de son propre parti, …- mais que personne ne comprend. Ouais, Inception, ça colle vraiment. Et si quelqu’un a un décodeur, y’a un paquet de journalistes politiques intéressés.

qui+est+@zefml et sa variante qui se cache derrière zefml. J’ai des lecteurs curieux. Manifestement, certains aimeraient que je présente mes papiers d’identités. Euh… ça ne va pas être possible. J’suis pas fan de ce genre de trip à la Guéant ou Hortefeux. Et si je blogue pour pseudo, ça n’est pas pour des prunes… Enfin, quel besoin de savoir qui je suis et pour découvrir quoi ? Conserver un peu de mystère ne fait pas de mal…

Voilà pour ce worst of des mots-clés du mois ! D’ailleurs si personne ne veut qu’un petit chaton même pas encore sevré ne meurt dans d’atroces souffrances et que son karma vous pourrisse sur 12 générations, il faudra que Doudette, Gilloux 99, Copine et Leonor se plient à l’exercice, et rédigent un billet inspiré de ce thème. Bah oui, c’est une chaîne, vous ne pensiez tout de même pas vous en tirer comme ça. Gniark gniark gniark !

Politique et Internet : Tardy, député 2.0

Lors du petit déjeuner organisé par APCO Worldwide et La Revue Parlementaire sur le thème Politique et Internet : je t’aime, moi non plus ?, Lionel Tardy, député UMP de Haute-Savoie, plus connu sur la toile sous le nom de @DeputeTardy, son pseudo Twitter, était invité à intervenir sur ce sujet.

Elu en 2007, il a choisi dès le début de sa campagne d’utiliser massivement internet, faute de disposer de troupes militantes. Lionel Tardy a choisi de se présenter aux législatives après avoir lu Députés sous influence, dans lequel il a pu remarquer que le député de sa circonscription était classé parmi les trois derniers de l’Assemblée. Manque de travail…

Lionel Tardy n’a fait, lors de sa campagne, qu’un seul tract papier, et préféré mettre en place une stratégie internet, en utilisant principalement son blog et sa mailing-list, agrémentée au fil de ses rencontres. Depuis son élection, il a conservé ces pratiques, qui lui permettent de conserver le lien avec sa circonscription. S’il s’investit désormais moins sur Facebook, il reste très présent sur Twitter. Et reconnaît d’ailleurs avoir parfois cherché à faire du buzz pour avoir des followers, tout en ajoutant : « c’est de bonne guerre ».

Mouais, tout dépend sur quoi. Lorsqu’il avait été immonde avec Eva Joly –que pourtant je déteste- j’avais été choquée. Je crois même l’avoir, à ce moment là, temporairement unfollowé. D’autant que ce type de propos ne correspond pas à la ligne éditoriale de Député Tardy. Si parfois il fait un peu de retape pour son parti –ça, c’est de bonne guerre-, il n’est ni un godillot, ni une pom-pom girl tout juste bon à vociférer des éléments de langage préfabriqués. Aussi, je préfère quand il se tient à rester lui-même…

Ne disposant pas d’un mandat local, Lionel Tardy a fait le choix de passer un maximum de temps à Paris, et d’intervenir sur un maximum de textes. Pas en cosignant des amendements déjà validés par une multitude de députés, mais en proposant les siens… et en étant présent pour les défendre.

C’est pour lui une vraie décision politique que de ne pas se spécialiser, et de déposer des amendements sur tous les textes. Naturellement, cela implique une présence. Ainsi n’est il pas rare de le voir assister aux séances des autres commissions que la sienne, dans lesquelles il ne peut intervenir, mais qui lui permettent de travailler le texte en débat.

Cette stratégie lui permet de disposer aujourd’hui d’un bon réseau, et d’être régulièrement reçu dans les ministères pour défendre ses position. Forcément, sachant qu’il sera présent dans l’hémicycle pour porter ses arguments, les ministres ont tout intérêt à le rencontrer pour tenter un consensus…

Et donc, par ce choix, Tardy peut faire son job de parlementaire, à savoir représenter ses électeurs tout en respectant parfaitement la Constitution, à savoir sans mandat impératif : en intervenant sur tous les textes, il évite de tomber dans les interventions liées uniquement à sa circonscription. Bien vu.

Naturellement il serait de bon ton que tous ses petits camarades face de même, mais on risque de glisser sur le cumul des mandats, lui-même couplé à la question du statut de l’élu, et notamment du nombre d’assistants dont il peut disposer, et on sort du sujet Politique et Internet.

Reste que pour son équipe, et notamment l’assistant basé à Paris, la vie ne doit pas être facile tous les jours, notamment quand on sait que les délais de dépôts des amendements sont de plus en plus courts. C’est une question qui reste vraiment à résoudre.

Sur l’électoralisme, Tardy n’est pour autant pas né de la dernière pluie. Il connaît la composition de son électorat et considère que les aînés étant acquis, l’utilisation d’internet lui permet d’attirer les plus jeunes, notamment dans l’optique de 2012 et de son éventuelle réélection. A cette fin, il dispose d’un fichier de 20 000 adresses email dont 15 000 sur sa seule circonscription. Le ficher, nerf de la guerre !

Reste que Lionel Tardy est l’un des rares au parlement à pratiquer l’e-démocratie –lire ici son témoignage en la matière-, et d’ouvrir au tout venant la porte de l’Assemblée. Une vision d’avenir du travail parlementaire qui mérite vraiment le détour. A suivre de près… sur le web !

Politique et Internet : je t’aime, moi non plus ?

Ce mercredi, APCO Worldwide et la Revue Parlementaire organisaient un petit-déjeuner sur le thème Politique et Internet en France : Je t’aime, moi non plus ? Question ô combien intéressante…

Pour l’occasion, un sondage avait été réalisé par OpinionWay. Histoire de voir les évolutions depuis la dernière présidentielles, et de dresser une photographie sur l’instant.

Premier constat, l’image d’internet en matière de démocratie est bien meilleure : c’est un bon moyen pour développer l’intérêt pour la politique (72%) et y intéresser les jeunes, une opinion d’ailleurs partagée par ces mêmes jeunes (53%), réconcilier les français avec les élus, renforcer la transparence de la vie politique, et offrir un bon outil pour la participation politique.

Cependant, ces bons chiffres doivent être relativisés : la pratique d’internet s’est normalisée. Si internet reste un outil de modernisation de la vie politique, il ne va pas non plus tout révolutionner, ni régler toutes les questions d’accession ou d’appropriation de la vie politique par les français. D’ailleurs la pratique politique en ligne n’augmente pas : sa fréquentation augmente, du fait d’un nombre plus important d’internautes. Côté pratiques, les blogs (33%), Facebook (21%) et Twitter (44%) sont les plus utilisés.

La parole est ensuite aux politiques présents, qui tour à tour, expliquent leurs pratiques. Lionel Tardy d’abord, député UMP de Haute Savoie, présente le choix qu’il a fait d’assurer le maximum de sa communication via internet, excluant tout journal du député, et se limitant à un seul tract papier en période de campagne. Lire le billet sur son intervention.

Sébastien Gros, directeur de cabinet –et de campagne pendant la primaire- de Manuel Valls, rappelle quant à lui que pendant les primaires, internet a été utile, mais que ce sont les débats télévisés qui ont eu le plus d’impact. Et que d’une manière générale, la fracture numérique oblige à conserver des méthodes  de terrain plus classiques, qui font encore leurs preuves.
Lire le billet sur son intervention.

Pour Benoît Thieulin, de la Netscouade, internet ne veut plus rien dire : on entre dans la civilisation numérique. On cite souvent Obama, qui a utilisé internet comme un outil pour structurer sa campagne de terrain, notamment les opérations de porte-à-porte. Actuellement, la télévision reste le lieu où se fixe les thématiques.

Mais le peu de temps disponible en TV permet à internet de reprendre de l’espace pour diffuser un complément d’information et favoriser le débat. Les journalistes sont au train de revenir au centre du débat public, ainsi que les think-tank, ces deux catégories devenant des médiateurs qui vont comparer les programmes via le fact-checking et la création de comparateurs. Enfin lors printemps arabes, internet a été un outil de mobilisation : si on manifeste à dix on se fait arrêter, mais pas à un million.

A l’issue de ces interventions, la salle a pu poser des questions. Ainsi, les intervenants ont notamment pu s’exprimer sur la e-démocratie. Ce petit déjeuner a soulevé de nombreuses questions, mis un terme à quelques clichés en particulier sur les printemps arabes, mais surtout montré que si internet est pour l’instant un outil au service du terrain, il reste du chemin à faire, notamment en matière de e-démocratie, laquelle n’en est qu’à ses balbutiements.

Dans ce contexte, internet apportera surtout à la campagne de 2012 de nouveaux outils, en matière de mobilisation militante vers le terrain, mais surtout en matière d’information et de comparaison.