Encore une journée passée au stage SRT exigé par le Pôle Emploi. Que vous dire, si ce n’est que ce jeu me lasse ? Même si Formateur fait des efforts, et qu’il y a évidemment des choses à prendre, il faut tout de même faire le tri au milieu d’un blabla épuisant, et surtout, qui traîne en longueur. Que de temps perdu dans cette prestation, qui gagnerait nettement à être resserrée !
La matinée débute par le débriefing de notre Enquête de terrain d’hier après-midi. Tour à tour, nous annonçons le contenu de nos recherches. X. passe en premier et se fait rembarrer direct : il est allé à l’APEC pour se renseigner sur les secteurs qui recrutent, et nous a ramené plein d’infos.
Mais nous ne les aurons pas : il devait TE-LE-PHO-NER pour obtenir de ses contacts des infos. Wow, dur ! Il se fait laminer et acquiesque aux critiques, faisant ainsi amende honorable pour ne pas avoir compris la consigne. Qui n’était pas claire. Mais il doit se remettre en question, LUI. Pas Formateur. Déjà, ça me gonfle…
On passe à D., qui a appelé un contact pro, et de fil en aiguille, a décroché un déjeuner avec une structure qui à priori, ne l’intéresse pas, mais il ira par esprit d’ouverture, étant donné que c’est un déj. Il décroche un 10/10 et des conseils. Entre nous, il n’en a pas besoin, mais c’est comme avec les annonces du Pôle Emploi : il faut rester ouvert car au milieu du n’importe quoi, il peut y avoir une pépite. Ou comment appliquer le « sur un malentendu… »
Le tour de table se poursuit par L., qui n’a rien fait, par manque de temps. Formateur est surpris mais comme L. est sa chouchoute, il ne la tâcle pas trop. Bah oui, elle avait shopping. En même temps, j’admire son culot d’avoir préféré remplir son frigo. L., je t’aime bien.
C’est mon tour. Je pipote un max en racontant des échanges que je n’ai pas eu hier, mais récemment. C’est très documenté, un peu trop, aussi Formateur décide de passer à Y. sans avoir la politesse de me laisser conclure mon propos. Hum, il semble que je le gonfle un max… Comme ça on est deux :-)
Y. enchaîne et épate tout le monde : connaissant son secteur, il a cherché pour d’autres, et particulièrement pour L., qu’il avait sentie un peu paumée. Bel esprit ! Dommage que L. ne note même pas les infos qu’il donne. L., tu es un peu touriste sur ce coup là… Ca m’énerve parce que cette fille a tout pour réussir. Encore faudrait-il qu’elle le veuille… Je lui souhaite que ça vienne.
La matinée se poursuit par une séance de méthodologie, lors de laquelle nous étudions :
- la stratégié micro-cibles : en français, cela consiste à récolter toutes les informations possibles sur les entreprises potentielles, et d’en faire des fiches ainsi qu’un tableau Excel de reporting.
- la lettre de motivation, en trois points : vous, moi, nous
- le CV
C’est enfin l’heure de la pause déj. L. nous abandonne, et je prends le chemin d’une sympathique brasserie avec X., D. et Y, pour un agréable moment d’échanges sur nos expériences autour d’une cuisine peu onéreuse mais de fort bonne facture.
Fin de la permission, et retour au stage avec d’entrée une première contrainte. Depuis le premier jour, Formateur nous a demandé d’apporter une clé USB, pour nous passer un kit de recherche d’emploi. Celui-ci étant conséquent, il ne peut nous l’envoyer par mail. Mais voilà depuis 2 jours il se débat avec son ordinateur, infecté par un méchant virus. Nous parvenons tant bien que mal à récupérer le dossier, sauf Y., pour une obscure raison.
Ceci dit, le dossier en question est vraiment de qualité. Formateur est peut être gonflant par moment, mais il faut bien avouer qu’il aime son travail, et sait partager. En voici le contenu :
- Conducteur du stage que nous avons suivi
- Compétences : 8 documents nous permettent d’établir la grille de nos compétences, qui est sous Word afin que nous puissions la remplir
- CV : exemples de CV, 12 fiches de méthode permettant de définir le(s) cv(s) qui nous conviennent et les erreurs à éviter, et une grille d’évaluation des CVs
- Enquête de terrain : tout pour se renseigner sur notre secteur d’activité et les entreprises qui nous intéressent, incluant un questionnaire d’enquête et une fiche de retour d’enquête
- Exemples de lettres de motivation : classées par code ROME et par fonction ! Ou comment nous faciliter la vie…
- Données sur le marché de l’emploi : études, chiffres, annuaires… Une mine !
- Entretien d’embauche : dossier sur la communication active (gestes, expressions, ….) et des documents indispensables tels qu’une liste de 55 questions que peuvent poser les employeurs, les questions que le candidat peut poser, les 20 commandements… ainsi qu’une grille d’évaluation de l’entretien.
- Plan d’action : caractéristiques de l’emploi recherché, définir son plan d’action, fichier de prospection, et en bonus, un cours sur la gestion de projets.
Comme vous pouvez le constater, le tout est très complet, très pratique, et facilite l’appropriation des documents. Alors évidemment, tout ne correspond pas à tout le monde, mais chacun peut y trouver des éléments qui l’aideront à coup sûr. Formateur, chapeau bas…
Mais les soucis informatiques continuent de hanter le stage. Alors que Formateur veut nous distribuer les CV de nos camarades, il s’emmêle dans les impressions, qui ne sont pas en nombre suffisant, et sort au moins 5 fois la feuille de test d’impression. Le tout dure au moins 30 minutes… Ca devient vraiment gonflant. Lorsque Formateur parvient enfin à ses fins, il nous demande de faire des devoirs ce soir à la maison : nous devons, pour chaque CV, indiquer les points forts et faibles, faire des suggestions, et indiquer si nous accordons un entretien au candidat ou non.
Nous abordons ensuite un nouveau temps de préparation. En prélude à l’entretien d’embauche, nous travaillons notre diction. D’abord, nous travaillons des phrases complexes à prononcer, du type « Si six cents scies scient six cents cigares, six cent six scies scieront six cent six cigares. » Je m’en sors haut la main et j’impressionne mes camarades, et je partage aussitôt avec eux ma méthode : pour parvenir à lire la phrase, il suffit de la scinder et de marquer un temps de pause après chaque groupe de mot. Ca marche !
L’exercice suivant consiste à lire un texte sans reprendre son souffle, d’une seule expiration. Bon, cette technique massacre un texte qui ne mérite pas un tel traitement, mais nous réussissons presque tous. Enfin, nous devons lire un extrait de « Boule de suif » avec le ton. Là, je casse carrément la barraque. Et ça permet d’aider les autres, qui profitent de mon expérience… A ce stade, nous sommes tous détendus, et l’ambiance est bon enfant. Il est temps de passer au plat de résistance : la simulation d’entretien d’embauche. L’un de nous sort de la pièce pendant que nous définissons un scénario en rapport avec sa recherche actuelle, et un autre de nous joue le rôle du recruteur. Puis nous débriefons.
Trois d’entre nous passent sur le grill. Pour ma part, je joue simplement le rôle du recruteur… et je m’éclate ! Enfin pour le dessert, nous terminons avec 1/4 d’heure d’avance. Le pied ! Allez, encore 1/2 journée de STR… Demain, nous poursuivrons probablement le jeu de rôle, avant de passer aux entretiens individuels d’1/4 d’heure au cours desquels Formateur définira avec nous notre plan d’action personnalisé.
Bilan du jour : comme je vous l’ai indiqué au soir du premier jour, nous devions à l’origine être 18. Nous avons donc une grande chance de n’avoir été que 5, ce qui nous a permis une plus grande interactivité, et donc, de profiter pleinement de ces trois jours. Aurais-je été victime d’un lavage de cerveau ?
Non, il faut simplement rester objectif. Formateur, même s’il a des défauts, a fait preuve d’une grande qualité : passionné, il est aussi généreux, et s’il est parfois un peu lourd lorsqu’il perd du temps sur des anecdotes inintéressantes ou qu’il manque de sens de l’écoute, il a montré sa capacité à instaurer une bonne ambiance, et à partager le fruit d’un vrai travail de recherche permettant de nous aider dans notre quête du job de nos rêves. Cette fois, nous allons devenir des demandeurs d’emploi professionnel ! En espérant que ça ne dure pas trop quand même…
Ceci dit, ce ne sera pas grâce au Pôle Emploi. Très honnêtement, je ne comprends pas pourquoi un kit de cette qualité n’est pas disponible pour l’ensemble des chômeurs, qui pourraient ainsi -pour ceux qui le veulent- bénéficier d’éléments probants pour leur recherche. Et pour bien moins cher que le prix facturé au Pôle Emploi pour cette formation. Nos impôts sont vraiment mal utilisés… Ce qui m’a donné une petite idée… Sur ce je vous laisse : j’ai les CVs de mes nouveaux amis à critiquer !