Un inconnu vous offre des mots (2)

Comme le mois dernier, j’ai checké les mots clés utilisés par les internautes pour parvenir jusqu’à ce blog.

Certains sont assez évidents, d’autres sont plus surprenants. Il est temps maintenant de rendre hommage à la créativité et à la sagacité de mes lecteurs !

Pôle Emploi de merde. Voilà un internaute perspicace ! Logique qu’il soit arrivé chez moi vu que je consacre une rubrique entière au cauchemar des relations entre les chômeurs et leur administration de tutelle. Espérons qu’il aura trouvé au moins de quoi rire. Sinon, courage…

PSG Girl. C’est le nom d’une de mes rubriques, et ça me définit bien. Je précise tout de même aux internautes que je ne suis pas la copine (de) Pastore ni la copine (de) Chantôme, et je n’appartiens pas (encore) à la famille (de) Sirigu. Mais je chasse bien le renard qui se trouve sur la crête blonde de Menez !

Sarkozy sauve l’Europe et le monde entier. Y’a des gens qui tapent ce mot clé ? Par fanatisme ou par cynisme ? Ou alors c’est lui ? Bon, les internautes sont également arrivés ici en tapant Sarkozy aussi grand qu’Obama… pour chercher à savoir par quel effet d’optique les deux présidents avaient d’un coup la même taille lors de leur interview croisée.

Jacques Chirac Ze FML. Que celui qui a frappé ce mot clé se dénonce, que je le félicite ! Effectivement je suis une grande chiraquienne devant l’Eternel, et ma fidélité pour l’ancien président n’a pas de limite.

Au rayon des mots clés liés à mon pseudo, figurent également photos zefml en porte jaretelles. Mais bien sûr… Je vois là la blague d’un lecteur qui aura lu le billet du mois dernier, clin d’œil aux straps de Gameiro. Ou encore Ze FML CGT et là… j’ai pas compris. Mais le meilleur était à venir avec coût de la FML : euh… je ne suis pas à vendre !

Gérer République Solidaire. Hum, bonne question. Mais qui l’a posée ? Un cadre soucieux de savoir comment faire tourner sa fédération ? Un membre du Bureau Politique en mal d’idées pour parvenir à faire décoller la structure ? La question est tellement légitime que ce mois-ci, comme déjà le mois dernier, figure dans les mots clés l’expression Villepin + Inception, mais aussi les doutes de République Solidaire.

Voilà, c’est fini pour novembre. On se retrouve le mois prochain pour le top du mois ET le top de l’année. D’ici là, allez donc jeter un oeil sur les worst of des mots clés chez Fred, à qui j’ai piqué l’idée, et Gilloux99, qui nous a emboîté le pas.

2012 : quelle stratégie pour les blogueurs ?

Ce soir, en checkant mes DM, je suis tombée sur une alerte de Ménilmuche sur la question qui agite les blogueurs politiques en ce moment : comment bloguer la campagne ?

Son billet relaie l’appel de Jegoun, lui-même consécutif à un article de Marc Vasseur sur le même sujet. En débat : faut-il ou non créer un blog collaboratif pour couvrir la campagne ?

Marc Vasseur aimerait que se constitue une plateforme commune, qui permettrait de proposer des angles différents et des positions plus créatives et moins militantes, allant au-delà des clivages partisans.  Il doute cependant que la blogosphère soit capable de se transcender et de faire campagne commune, au-delà du simple commentaire de la petite phrase du jour, et craint le rôle prépondérant que risquent de tenir les médias sur la toile.

Cet écueil existe, certes, mais ce n’est pas le seul. Nicolas Jegoun, de son côté, note le côté fleur au fusil d’une telle démarche… en reprenant des exemples qui lui sont personnels et qui démontrent le peu d’implications des blogueurs dès qu’il s’agit d’être collectifs. Mais surtout, il pointe l’absence de pouvoir des blogueurs, qui quoi qu’il arrive, ne feront pas la campagne : « Même si les blogs politiques étaient lus par 100 000 personnes (par ailleurs toutes politisées et sensibilisés), il resterait au bas mot 44 900 000 électeurs qui ne lisent pas les blogs, soit 99,8%… Même si nous étions lus par 2 millions de personnes, ça ne ferait que 95% de la population électorale ».

Aussi, pour lui, une telle initiative risque d’être chronophage, et de nécessiter une dépense d’énergie et de moyens qu’il sera compliqué de rentabiliser. Voilà pourquoi il lance un appel aux blogueurs :  « Participez aux actions que ne manqueront pas de proposer certains sites de presse à l’occasion des Présidentielles, exigez d’avoir vos billets repris en tant que tels et non pas par un papier écrit par un professionnel et faites des liens vers les billets des copains pour étayer vos propos ». Avec un objectif : que les blogueurs alimentent les sites des médias les plus lus, pour permettre à ces sites de disposer d’un contenu qu’ils sont incapables de produire, et en faire la référence.

Mon expérience de blogueuse politique est très différente de ces trois blogueurs : ils sont tenanciers de blogs installés depuis plusieurs années, et font partie des Left Blogs. Blogueuse de droite, ayant tenu plusieurs blogs pour finalement réunir ici l’ensemble de mes écrits, je suis à leur opposé. Et pourtant, je m’interroge comme eux sur cette campagne. D’autant plus lorsque je vois l’attitude de certains militants, qui persistent à penser que bloguer consiste à copier/coller un argumentaire fourni clef en main par leur parti.

A priori, l’idée de Marc Vasseur peut sembler intéressante. Reste que comme Jegoun, j’ai des doutes sur la faisabilité. J’ai été sollicitée pour participer à deux plateformes collaboratives –Politiko et Le Comptoir, deux blogs que j’apprécie- et à chaque fois, je me suis heurtée aux limites d’un blog créé par d’autres. Pour Politiko, j’ai finalement peu de sujets qui respectent la ligne du site, à savoir titrer sous forme de question. Résultat, je ne publie quasiment jamais chez eux. Pour Le Comptoir, je n’ai tout simplement jamais trouvé de sujet qui puisse correspondre. Parce que le propre du blogueur, c’est la liberté. De ton, de contenu, mais aussi de ligne éditoriale.

Ensuite, les projets collectifs se passent toujours de la même manière. Chacun fait ce qu’il veut, et celui qui gère le site –pour assurer l’unité et la programmation- galère pour le remplir, soit parce qu’il devient un secrétaire de rédaction au service des autres, soit parce qu’il manque de contenu parce que personne n’a pensé à mettre son texte en ligne. C’est vite chiant.

Mais surtout, comme Jegoun, je ne crois pas à la mise en place d’un tel outil, qui coûterait cher, et qui n’aurait pas la renommée qu’on les grands médias sur lesquels vont naturellement cliquer les internautes. Aussi, ce serait un énième support underground dont nous nous refilerions l’adresse entre nous en ayant l’impression d’être les Jim Jarmusch ou Gregg Araki du web. Je me vois mal participer à un tel projet, pour des considérations techniques.

En effet, la rédaction d’un billet prend du temps, mais la gestion du blog ne s’arrête pas là. Il faut encore publier, c’est-à-dire rechercher les iconographies ou autres médias et les liens, puis relayer chaque billet sur les différents réseaux sociaux, histoire d’en assurer la promotion. En ce qui me concerne, cela double facilement le temps de travail par rapport au temps d’écriture. Du coup, toute publication supplémentaire d’un même article est à envisager avec attention.

Enfin, le propre du blogueur est d’écrire. Même si le mythe veut que le blogueur cherche à tout prix à devenir un influent [ndlr : un leader d’opinion qui parvient à convaincre par ses notes], la réalité est toute autre. Lorsque l’on ouvre un blog, c’est avant tout pour le plaisir de publier ses opinions, impressions, anecdotes, … Après, si certains prennent le melon, c’est une autre histoire. Reste qu’à l’ouverture, personne ne cherche vraiment à cartonner. Mais juste à s’exprimer, et apporter son regard sur notre société. Avec le temps, cette bouteille jetée dans l’océan du web s’organise, se thématise, trouve son noyau plus ou moins large de fidèles.

Si certains blogs de mode ou de cuisine sont extrêmement fréquentés, il faut se calmer en ce qui concerne la politique : personne n’est le roi du monde, et aucun d’entre nous n’explose le box-office (surtout pas moi), sinon ces questionnements sur notre positionnement dans la campagne ne seraient pas à l’ordre du jour. Du coup, un excellent billet peut disposer de faibles stats juste parce qu’il n’a pas été assez relayé. D’où l’importance de songer aux relais qui permettent de faire connaître une note. Et au-delà des réseaux sociaux et autres copains blogueurs -quand on en a, perso je ne fais partie d’aucune webring, faute d’être suffisamment connue de mes comparses- se trouve justement la publication sur d’autres supports… qui eux, jouissent d’une forte notoriété.

Forte de toutes ces considérations, je partage l’idée de Jegoun et incite à mon tour les blogueurs politiques à publier leurs écrits sur des supports dotés d’une forte visibilité. J’ai bien dit leurs écrits. Parce que récemment, un copain blogueur m’a raconté avoir été interrogé par une journaliste d’un de ces supports… qui ne comprenait rien à ce qu’il racontait. Il avait alors du tout réécrire tant le projet rédigé ne correspondait pas à sa pensée. Ca n’est pas acceptable. Pour ma part, j’ai publié aujourd’hui mon premier article sur l’un de ces supports, dans de bonnes conditions : les modifications du journaliste ont été à la marge et de l’ordre du secrétariat de rédaction. Nettement mieux.

Aussi, à condition d’être vigilants sur les règles de publication, cette option le meilleur choix qui s’offre à nous. Ces médias nous assure une visibilité que nous n’aurons jamais seuls, et donc un espace élargi pour commenter la campagne présidentielle. Dans le même temps, nous permettons à ces supports de disposer d’un contenu qu’ils n’auraient jamais sans nous, faute d’avoir notre regard si particulier sur le monde qui nous entoure : si un blogueur n’est pas un journaliste, n’oublions jamais qu’un journaliste n’est pas un blogueur. C’est donc un tandem donnant-donnant. Et potentiellement gagnant-gagnant.

Twitter et Frustration

Ce matin, le blogueur Mal Pensant a commis sur Atlantico un article exprimant toute sa frustration à l’égard du réseau social Twitter, qui serait selon lui le nouveau haut lieu du conformisme et de la « bien-pensance idiote », rien que ça, et où « l’indépendance est proscrite ».  Surprenant et faux, personne ne me dicte mes tweets…

Si d’habitude j’applique la règle qui veut que l’on ne nourrisse par le troll, il me semble toutefois nécessaire de me fendre d’un billet face à cette attaque démesurée et largement orientée, une partie de la droite ayant décidé de chouiner faute d’avoir réussi à instaurer un bon militantisme web.

Après tout ça lui fera un peu de buzz, car c’est bien ce qu’il cherchait. Mauvais buzz certes, qui lui donnera l’occasion de chouiner encore et de s’auto-convaincre qu’il a raison, mais je ne voudrais surtout pas lui faire encore plus de peine en ne lui accordant pas un peu d’attention en m’attardant quelques minutes sur cette magnifique bouse de campagne made in troll.

Parce que l’auteur n’est pas n’importe qui. Celui qui se permet de fustiger les haters en est un lui-même. A deux reprises, il a publié mon nom sur le réseau social, associé à diverses insultes, ce qui constitue une infraction caractérisée de ma vie privée. Faites ce que je dis et pas ce que je fais. Il est vrai qu’à chaque fois j’ai haussé le ton et qu’après avoir ri à mes demandes de retrait, il a finalement obtempéré en retirant les tweets incriminés. Reconnaissons lui au moins de ne pas persister dans ses comportements illégaux… Reste que l’auteur va chouiner sur Atlantico d’une attitude qu’il applique lui-même. Que de mauvaise foi dans le procédé…

Mais alors, pourquoi tant de haine à l’égard de Twitter –mais surtout des Twittos- de la part de l’auteur ? Parce qu’il est de droite. Et que pour lui, «il devient de plus en plus difficile d’être le porte-parole d’une opinion contradictoire face à une majorité de plus en plus écrasante de profils polluants, souvent anonymes, qui n’ont que ça à faire que de « trôller » et de jouer aux « haters », ou, presque aussi grave, qui s’envoient entre-eux mille politesses et mille hautes considérations esthétiques pour se faire bien voir et améliorer leur personnal branding branling. »

Amusant au passage de noter que l’auteur se permet de juger de qui est polluant ou non sur Twitter (Police du Tweet ?) tout en se livrant également à un personal branling en écrivant cet article, sans pour autant assumer ce statut alors que le simple fait de twitter revient à l’accepter. Mais revenons à nos moutons.

J’ai eu l’occasion de discuter récemment avec @deputeTardy, parlementaire de droite, à la suite du petit déjeuner Politique et Internet de l’APCO, lors duquel il avait évoqué la difficulté de twitter quand on est de droite, sous prétexte qu’aussitôt la branche entière s’en prend aux internautes de droite. Lors de cet échange personnel, j’avais livré mon analyse de cette situation à Lionel Tardy.

Premièrement, c’est faux : je suis de droite, et je suis rarement prise à partie par des internautes des autres partis. A l’exception de trois villepinistes qui m’en veulent d’avoir écrit ça, ça, et ça mais qui curieusement n’ont rien dit de ça, ça, ça et ça –alors que je suis membre de République Solidaire-, j’ai eu une ou deux fois maille à partir avec les Verts. Sinon, tout se passe bien. Bien que je sois affichée comme Twitto de Droite. Mais certes, anti-sarkozyste. Reste que mes opinions sont représentatives des valeurs traditionnellement classée à droite, à savoir notamment la liberté et la responsabilité, et que je me reconnais dans la charte des valeurs de l’UMP. Ce que je revendique sur Twitter.

Alors pourquoi ça se passe mal pour une bonne partie –mais pas tous- des Twittos de l’UMP ? Parce qu’ils sont agressifs. Rien que le terme de I-riposte pour l’équipe militante chargée de contrecarrer la gauche sur le réseau dénote un vocabulaire guerrier et sur la défensive. La riposte, c’est se placer en défense, pas en action. Ensuite, les membres de la i-riposte ne font pas dans la dentelle. Lorsqu’il en faisait partie –il a depuis quitté l’UMP- l’auteur était tout aussi clashant, et ses petits camarades ont persisté dans cette pratique : je ne compte plus le nombre d’entre eux que j’ai du bloquer pour cette raison. Quand on attaque, pourquoi se plaindre ?

Le e-militantisme n’est pas récent, il a existé dans d’autres structures de droite. Comme je l’ai expliqué à Lionel Tardy, j’ai participé à la fondation de deux mouvements militants qu’étaient Halte au blocage, pendant le CPE et qui visait à débloquer les facs, et Segostop. Pour ces deux opérations, j’étais déléguée nationale au militantisme sur le web. Et nous avions quelques principes. Au premier rang desquels un impératif : rester courtois.

Tous nos militants étaient dotés d’une fiche recensant les bonnes pratiques. Tout militant ne respectant pas les règles pouvait faire l’objet de sanctions, à commencer par une réaction désapprouvant son comportement sur le support même où il avait commis la faute. Ainsi, nous jouissions d’une bonne image. C’est tout de même simple à mettre en place ! Alors oui, ça prend du temps. Il faut savoir ce que l’on veut…

Sur Twitter, il n’y a pas, contrairement à ce que l’auteur annonce, de pensée unique. Chacun peut dire ce qu’il souhaite. La règle est juste la même que dans la vie : quand on exprime publiquement une opinion, il faut être capable de l’assumer et de la défendre, par un argumentaire. C’est là que pour l’UMP, le bât blesse. Dénué d’outils leur permettant de répondre, et disposant d’éléments de langage les prédisposant à la moquerie générale, ils se heurtent systématiquement au fact-checking effectué par les journalistes, militants des autres partis, et simples citoyens. Ce qui leur complique la tâche.

C’est là tout le problème de militer sur internet. A force de répéter comme des moutons les conneries transmises par le parti, ils sont forcément moqués s’ils les répètent sans prendre aucune distance : enfin soyons honnêtes, personne n’est à 100% d’accord avec les propos de son champion ! Ayant milité pour Villepin, il m’est arrivé de critiquer certains de ces propos ! Ca m’a d’ailleurs valu d’être trollée en internet par ses pom-pom girls. Pour autant, c’est aussi ce qui assure la crédibilité d’un e-militant.

Ainsi, d’autres voies existent. Je connais des Twittos de Droite qui survivent parfaitement sur Twitter, et qui y jouissent d’une excellente réputation. C’est le cas de @jb_r, de @romainbgb ou encore de @delphine_d. Largement suivis, ils ne sont pas conspués, et parviennent à faire valoir leurs arguments et discuter avec des gens de tous bords. C’est donc parfaitement possible.

Enfin, l’auteur prétend que nous pourrions tous nous reconnaître dans la moitié des situations qu’il décrit. Oui, l’auteur se permet de juger que nous sommes tous issus du même prétendu moule. Euh… non. J’ai tout de même joué à son petit jeu débile, et je ne me suis reconnue que dans 3 affirmations sur 12:

  • Je parle de politique étrangère : je parle de politique tout court, intérieure et étrangère, mais je LT aussi tous les matchs du PSG et Confessions Intimes. C’est grave Docteur ?
  • Je suis contre Hadopi : Twitter n’a rien à voir là dedans, c’est une position personnelle et j’ai d’ailleurs réalisé un dossier complet dessus. Et d’ailleurs, pour être un bon Twitter, faut être pour Hadopi ? Pour Ahmadinejad ? Je pose la question…
  • Je suis membre fondatrice et secrétaire du Club Bourbon et pour aggraver mon cas, j’ai inventé le LT des #QAG, ce qui fait de moi -et de ceux qui font de même- le diable aux yeux de l’auteur. Ah bon, le Twitto doit passer à la validation de l’auteur pour se voir décerner un brevet de bon Twitto ? Au nom de sa bien-pensance ?

Tiens, mais pourquoi l’auteur critiquerait-il les #QAG et le #ClubBourbon ? Pour comprendre, il faut revenir à l’historique. En février 2010, j’étais assistante parlementaire en remplacement d’un congé maladie depuis quelques mois, et mon député m’imposait de regarder les Questions au Gouvernement (#QAG). Cela m’ennuyait : les #QAG étant programmées les mardis et mercredis, je perdais 2h de travail par semaine pour écouter des députés évoquer en mode lèche-bottes l’actualité sur laquelle j’avais déjà fait une veille.

J’ai donc décidé de les live-twitter (#LT) histoire de rendre l’exercice un peu plus intéressant. Peu à peu, d’autres assistants parlementaires ont fait de même. Puis des militants et citoyens lambda se sont joints à nous. Depuis, c’est un rendez-vous, qui redonne un peu d’intérêt pour ce temps fort de la vie parlementaire, destiné à permettre au Parlement de contrôler le Gouvernement. Ce qu’il fait rarement.

Certains députés (le #LT couvre les #QAG de l’Assemblée Nationale, pas encore du Sénat) s’étant fait une spécialité de poser des questions visant à porter aux nues le travail du Gouvernement –questions parfois transmises par les cabinets des ministres interrogés-, ce qui contrevient à l’esprit même des #QAG, j’ai créé le hashtag #chupa, qui vise à signaler les députés qui se livrent à ce détournement de ce temps de la vie parlementaire. Et à la fin de chaque séance, les internautes votent par sondage pour désigner le député lauréat de la #Chupa du jour. Le tout dans un esprit bon enfant et plutôt marrant, qui ne retire rien à la marque ainsi porté sur le comportement du député ainsi récompensé.

Depuis maintenant 20 mois, ce LT des #QAG a permis d’intéresser des internautes à un moment de la vie parlementaire qui jusque là, était surtout suivi par les vieux sur France 3. Ce LT a d’ailleurs donné naissance à un LT dérivé, le #DirectAN : pendant les séances de l’Assemblée, des Twittos commentent en direct l’étude des projets de loi (PL) proposés par le gouvernement ou propositions de lois (PPL) proposées par les parlementaires. L’auteur se plaindrait-il de ces LT des #QAG et du #DirectAN , qui démontrent l’intérêt d’internautes pour le travail effectué par la représentation nationale qu’ils élisent ?

A force de commenter la vie parlementaire en direct sur Twitter, les Twittos ont souhaité se rencontrer pour échanger IRL (in real life, dans la vraie vie). On a commencé par organiser des Twitapéros en juin 2010, avant de fonder en juillet de la même année le Club Bourbon, histoire de se retrouver chaque mois pour parler politique. Ce lieu n’est pas une réunion formelle, mais justement un anti-club. Il réunit des Twittos passionnés de politique et actifs dans ce domaine sur Twitter, de toutes tendances, et en respectant un équilibre de la représentativité. Quitte à surprendre l’auteur, oui, il y a des gens de droite. S’y ajoutent des journalistes politiques, pour alimenter les échanges.

Avec le temps, le Club Bourbon a évolué, ouvrant ses portes aux politiques présents sur Twitter. Ainsi lors de certaines réunions, nous recevons un invité politique, en veillant à alterner les tendances. Pour rejoindre cette joyeuse bande et partager un verre avec nous le temps d’une soirée, le politique doit lui-même être sur Twitter. Jusque là, nous avons notamment reçu Jean-Paul Delevoye, Anne Hidalgo, Ali Soumaré, Valérie Pécresse, François Hollande, Eric Besson…

Faut il être in pour participer au Club Bourbon ? Non. Il faut être présent sur Twitter, régulièrement parler de politique, et adopter sur Twitter un comportement correct, la porte du Club Bourbon restant effectivement fermée pour les haters. Ce qui, au regard de ses exploits passés et récents –violation de la vie privée en outant la véritable identité des gens qu’il déteste, propos agressifs- exclut de fait l’auteur.

Doit-on comprendre que parce qu’il n’a aucune chance de venir une seule fois au Club Bourbon, il faudrait trouver que cette structure est un repaire de ce qu’il y a de pire sur Twitter ou pire, une secte dans la secte ? Au passage, n’y ayant jamais participé, ce qu’il en dit ne peut que relever du fantasme… Et c’est faire beaucoup d’honneur au Club Bourbon que de tenter de dézinguer un simple apéro entre amis autour de la politique. Comme il en existe d’autres pour les geeks, les modeuses, et même les juristes ! Bref, tout ça pour ça…

Tout ceci pour vous dire que Twitter n’est pas une communauté qui serait réservée à tel ou tel VIP, mais un réseau social, où chacun se suit (ou pas) selon ses centres d’intérêts. Il y a donc une vie politique sur ce réseau social… mais elle reste très embryonnaire. Oui, on commente la vie politique. Tellement que tous les partis investissent le réseau. Mais quel est le poids réel de Twitter ? Aucun.

Ici les gens parlent, mais comme l’ont très bien expliqués les intervenants du petit déjeuner Politique et Internet organisé par l’APCO, Twitter n’est qu’un lieu de débat. Autrement dit, ce n’est pas là que l’opinion se fixe. Les gens ne choisissent pas leur vote d’après ce qui se dit sur ce réseau social. En revanche, Twitter permet d’accéder à l’information et notamment au fact checking. Attribuer plus d’importance à Twitter relève du pur fantasme du militant en mal de conquête de terrain, ou du personal branling. Pour l’instant, le vecteur principal d’opinion reste la télévision, et le meilleur outil militant reste le terrain. Aussi, je crains que l’auteur ne surestime grandement ce réseau social… et ne verse dans ce qu’il prétend abhorrer.

Bref, une fois de plus la haine a été déversée. Reste qu’au nom de la liberté d’expression, et en contrepoint des autres espaces politiques mis à disposition par Le Post ou Le Plus du Nouvel Obs, c’est bien qu’Atlantico ait publié cette tribune, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de bien-pensance sur internet, contrairement à ce que cet article décrit.

Au passage, cette tribune relève de l’opinion et non de la moindre enquête journalistique, renvoyant donc au passage Atlantico à un simple blog et non au journal d’information en ligne qu’il prétend être. En effet, il n’est indiqué à aucun endroit que c’est une tribune et non un article émanant d’un journaliste qui aurait fait une enquête pour le rédiger : ennuyeux quand on place cet article dans la rubrique Décryptage, un terme qui induit dans l’esprit du lecteur une analyse découlant d’une enquête, et non un avis personnel !

Bref, sur Twitter, il n’y a que des opinions personnelles. Si l’auteur se plaint que les siennes ne soient point majoritaire sur le réseau, à lui de convaincre ceux qui pensent comme lui de venir y défendre leurs argumentaires et représenter leurs idées. Personne ne les en empêche. Ce qui n’est ni plus ni moins que de faire de la politique.

Un inconnu vous offre des mots

Dimanche soir, en plein week-end de flemme. Quelques articles en retard, dont le match PSG-Caen d’hier -victoire de Paris 4 à 2 !- et la mise à jour du Carnet de Campagne.

Mais en ce week-end prolongé de la Toussaint pour une partie des travailleurs –bon courage aux autres !- je décide de me laisser un peu vivre. Après tout, vendredi vous avez eu droit à six articles sur le SarkoShow, il faut bien vous laisser le temps de digérer ce gloubiboulga.

C’est alors que je fume tranquillement une Vogue Menthol les doigts de pied en éventail –encore que je devrais vraiment travailler cette pose, mes doigts de pieds ne parvenant pas vraiment à bien se positionner en arc de cercle, preuve que je ne glande pas encore assez– que m’arrive un petit DM sur Twitter. Ma copine Fred évoque son blog.

J’y cours. Pour réaliser, crétine que je suis, qu’elle le tient depuis 4 mois et que je ne le savais pas. Non seulement je ne glande pas assez, mais en plus, je ne twitte plus assez. Ou alors j’ai trop de following, parce qu’à y réfléchir, ça fait un moment que je n’ai plus eu l’occasion de voir passer un tweet de Fred et encore moins de discuter avec elle. Oui elle. Elle s’appelle Fred Michalak, comme l’autre, mais en fille.

J’aime ces moments là. Je suis là toute seule, devant l’écran, et je découvre un nouveau blog. Un design qui s’affiche. Des mots qui défilent. C’est toujours les mêmes gestes. D’abord l’œil gauche, toujours. Okay je dévie en Zidane qui vous vend de la Volvic. Alors que je déteste la Volvic, ça a un arrière-goût qui s’approche de la Contrex ou pire, de l’Hépar. Comme si on avait jeté une pelletée de terre dans chaque bouteille. Alors que l’Evian, ça c’est une bonne eau. Pure comme le glacier qu’elle a traversé pendant quinze ans. Au moins. D’ailleurs comment peut-on dater ? On lui a demandé peut être ? Bref.

Et tout à coup, je tombe sur ce billet sur les mots clefs les plus WTF qu’on tapé les lecteurs pour arriver sur son blog. Il existe en effet, dans nos stats, la liste des mots clefs ou expressions qu’ont tapé les gens pour arriver sur le blog. Si souvent ces mots sont liés au contenu des articles, mais aussi aux dénominations des photos et documents publiés sur le blog, avouons que c’est parfois assez éloigné, carrément marrant, ou complètement flippant. Mais nous autres blogueurs, nous a-do-rons comparer ces bribes de pensées des esprits plus ou moins malades d’une partie de notre lectorat.

Aussi Fred, maintenant que tu as rejoint la grande communauté des blogueurs, tu as gagné le droit de jouer à notre grand jeu : être le point de départ de la chaîne d’articles à partir de ton sujet, sachant que les variations sont autorisées. A mon tour, donc, de me plier à l’exercice, et de vous livrer le worst of des mots clefs du mois d’octobre.

Photos de vieilles bottes. Google est parfois étrange et je me demande comment ces quelques mots ont pu mener ici. Parce qu’il n’y a aucune photo de vieilles bottes sur ce blog. Ni aucun article qui en parle. Parce que je ne suis pas une blogueuse Mode. Et à ce que je sache, pas une vieille botte non plus. Encore que. Je peux encore botter des fesses. Surtout si on associe à vieille, hein.

Porte jarretelles Gameiro. En un mois cette occurrence a tout de même été tapée trois fois. Rien que ça. A croire qu’il y a vraiment des gens qui pensent que Gameiro met des porte-jarretelles… Comme je l’ai déjà expliqué ici, les bandes de couleurs que porte Game Héros pendant les matchs sont tout simplement des straps.

a bouffé la pomme. Sérieusement il y a des gens qui tapent « a bouffé la pomme » dans leur moteur de recherche adoré ??? Mais que cherchent-ils ? Un renseignement sur les ver(t)s ? Une photo d’Eve Angeli ? Parfois je ne comprends pas mes congénères… Et eux n’ont pas du comprendre sur quoi ils sont tombés : j’ai intitulé un article Le crabe a mangé la pomme, référence au cancer qui a emporté Steve Jobs.

inception+villepin. J’avoue avoir adoré cette association d’idée. J’aurais même aimé l’avoir. Parce que Villepin, depuis six mois, c’est vrai que c’est un peu Inception. Le film que tout le monde regarde  -anniversaire de son parti, verdict de Clearstream, démission de son propre parti, …- mais que personne ne comprend. Ouais, Inception, ça colle vraiment. Et si quelqu’un a un décodeur, y’a un paquet de journalistes politiques intéressés.

qui+est+@zefml et sa variante qui se cache derrière zefml. J’ai des lecteurs curieux. Manifestement, certains aimeraient que je présente mes papiers d’identités. Euh… ça ne va pas être possible. J’suis pas fan de ce genre de trip à la Guéant ou Hortefeux. Et si je blogue pour pseudo, ça n’est pas pour des prunes… Enfin, quel besoin de savoir qui je suis et pour découvrir quoi ? Conserver un peu de mystère ne fait pas de mal…

Voilà pour ce worst of des mots-clés du mois ! D’ailleurs si personne ne veut qu’un petit chaton même pas encore sevré ne meurt dans d’atroces souffrances et que son karma vous pourrisse sur 12 générations, il faudra que Doudette, Gilloux 99, Copine et Leonor se plient à l’exercice, et rédigent un billet inspiré de ce thème. Bah oui, c’est une chaîne, vous ne pensiez tout de même pas vous en tirer comme ça. Gniark gniark gniark !

Politique et internet : et les blogueurs dans tout ça ?

Participer au petit-déjeuner Politique et Internet : Je t’aime, moi non plus ? proposé par APCO Worldwide et La Revue Parlementaire était intéressant.

Chacun a pu gloser sur la place de la politique sur internet, et de la place d’internet dans la politique. En substance. Naturellement, l’échange ayant duré deux heures, nous n’avons pas pu passer la journée dessus. Subsistent donc quelques questions, auxquelles j’ai déjà pu, en tant que blogueuse, me heurter.

Pour l’instant, les politiques s’interrogent sur la manière d’intégrer internet dans leur campagne, mais sont encore dans le mythe du contrôle. Aussi, ils n’imaginent internet que comme un outil dont ils pourraient faire ce qu’ils voudraient. Et réfléchissent en terme d’applications appropriées. Dans cette optique, Internet est vécu comme un progrès. Mais dès que vous passez à l’internet comme média et source de points de vue, il n’y a plus personne. Internet est encore trop considéré comme un simple outil de propagande.

Et je sais de quoi je parle. Blogueuse, je cherche depuis quelques temps à me faire connaître des staffs de campagne des uns et des autres, pour couvrir leurs événements dans le cadre de la présidentielle. Et bien… Rien. Si j’ai pu réaliser un gros dossier sur la primaire, c’est grâce aux retransmissions télévisées. Seule exception notable, le PS local, qui lui, était ravi de disposer de ma couverture de l’événement. Sans rien me demander en retour, et surtout pas un papier favorable.

Du côté des états majors, en revanche, c’est plus compliqué. Si le staff d’Hollande m’avait permis l’accès à un de ses meetings –mon dos m’a finalement empêchée de m’y rendre- le PS national ne m’a pas accordé d’accréditation pour sa convention d’investiture. Autant je veux bien croire l’argument du manque de place, autant qu’ils ajoutent dans leur mail de réponse « dans nos locaux » alors que la convention se tient à la Halle Freyssinet –et non à Solférino- me laisse perplexe. Comment vous dire que je n’y ai pas vraiment cru ?

Quel est le problème ? J’avoue ne pas le savoir. D’autant que personne n’a cherché à tester mon influence, aussi l’on ne peut argumenter sur un potentiel manque de visibilité. Je me souviens juste qu’en 2007, il avait été bien plus simple d’être accréditée par l’équipe de Bayrou, y compris en fin de campagne, et ce sans avoir à montrer une quelconque appartenance à la génération Orange. Cette équipe avait tout simplement compris qu’il nous est plus simple de disposer une table où brancher notre matériel, et de disposer des discours remis à la presse pour traiter plus rapidement l’événement. Et donc, s’en faire l’écho au rythme 2.0.

J’espère que ces prochaines semaines, les différents partis sauront traiter ces demandes sans parti pris -ah ah-, et faire de la place au-delà des blogueurs « maison ». Faute de quoi, internet perdra de son intérêt, et la campagne sur le web avec, faute de disposer d’un regard différent, venu non point des appareils, mais de la simple populace. Politique et internet, Je t’aime, moi non plus ? C’était bien la bonne question à poser.